Lutter contre le fléau de la corruption en Bulgarie

, par Hannah Illing, traduit par Thomas Arnaldi

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Lutter contre le fléau de la corruption en Bulgarie
Manifestations contre le gouvernement devant le Parlement à Sofia en 2013 © Jens Best - Flickr / CC 2.0-Lizenz

C’était il y a dix ans : la Bulgarie et la Roumanie rejoignaient ensemble l’Union européenne, le 1er janvier 2007. Depuis lors, la situation est cependant plus nuancée que l’espoir suscité.

Beaucoup de temps s’est écoulé depuis l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne mais les améliorations se font attendre. Les données d’Eurostat le démontrent, le taux de croissance du PIB (Produit Intérieur Brut) s’est effondré après la crise financière de 2008 et ne se rétablit que doucement. Parallèlement, l’émigration augmente drastiquement, ce qui conduit à une « fuite des cerveaux » (Brain Drain) hors du pays. Alors qu’en 2007, près de 3 000 personnes quittaient durablement la Bulgarie, leur nombre a été multiplié par 10 en 2015, toujours d’après Eurostat. Même si les migrants bulgares vivant dans différentes parties de l’Union Européenne ou aux Etats-Unis transmettent de l’argent dans leur pays d’origine et de ce fait relancent la demande intérieure, il manque à la Bulgarie de nombreux personnels qualifiés en raison de l’émigration, alors qu’ils pourraient construire une économie durable sur place. Les bulgares qui sont restés travaillent majoritairement dans des entreprises occidentales qui ont délocalisé leurs sites de productions. Pas de miracle, la main-d’œuvre des Balkans est comparativement très bon marché : alors que le salaire minimum en Bulgarie tournait autour de 185 € en 2015, il était de 1440€ en Allemagne.

De nombreux observateurs voient donc la corruption comme le facteur qui explique les faiblesses économiques existantes : il n’est pas rare que des infractions aux dispositions européennes en matière de lutte contre la corruption soient constatées, comme le détournement d’argent, la Bulgarie était à la 69eme place en 2014 – à égalité avec le Brésil. En 2015, le Parlement a malgré tout voté contre une loi portant sur le durcissement des règles anti-corruption dans le service public, souhaitée par la Commission européenne. Depuis mars 2017, un nouveau gouvernement est arrivé au pouvoir, composé d’une coalition entre le parti conservateur GERB et le parti d’extrême-droite « Patriotes Unis », ce qui n’est pas forcément une perspective favorable pour le futur du pays.

A plusieurs reprises ces dernières années, c’est également la police aux frontières bulgare qui a fait parler d’elle, en coopérant avec des bandes organisées de passeurs et laissant des migrants passer la frontière après avoir touché des pots-de-vin. De même que des groupes organisés sont régulièrement arrêtés parce qu’ils falsifient des billets de banque en Euro et les diffusent dans la zone Euro via l’Italie. Au sujet de l’intégration dans l’Espace Schengen que la Bulgarie revendique depuis plusieurs années, il est peu probable que la situation se dénoue dans un futur proche en raison de la corruption. Mais qui sait, peut-être que la Bulgarie va s’ouvrir à plus de réformes, lorsqu’elle prendra pour la première fois le 1er janvier 2018, la Présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.

A propos de l’auteur :

Hannah Illing est membre active des Jeunes européens. Elle a adhéré successivement aux sections de Munich, Passau et Prague. Depuis 2016, elle fait partie intégrante du comité de rédaction de la version allemande du Taurillon, Treffpunkteuropa, et est responsable des thèmes « Histoire, Art et Culture »

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