Made in Europe : plus d’Europe au programme

Quoi d’neuf chez Netflix ? Episode 1/2.

, par Marie Menke, Traduit par Léo Allaire

Made in Europe : plus d'Europe au programme

Le service de streaming états-unien Netflix a maintes fois fait la une des journaux ces derniers mois : l’UE a adopté un quota pour les productions européennes, l’entreprise a cédé à la censure réclamée par l’Arabie saoudite et l’Union a été accusée de vouloir priver les Britanniques d’accès à Netflix après le Brexit. Faisons le point sur la situation.

La télévision, c’est du passé : les services de streaming, et Netflix en premier lieu, nous permettent de visionner des films et des séries indépendamment d’un programme et d’une durée fixes. En cela, l’entreprise est un succès : après la fondation de Netflix en 1997, la compagnie a dans un premier temps loué des DVD en ligne aux États-Unis. Actuellement, le service est disponible dans le monde entier, à l’exception de la Corée du Nord, de la Syrie, de la République Populaire de Chine et de la Crimée. Entre-temps, Netflix n’a pas seulement produit beaucoup de séries et de films, mais s’est également impliquée dans la politique : après tout, il faut du tact diplomatique pour s’étendre dans le monde entier !

Netflix s’européanise

La directive sur les services de médias audiovisuels adoptée cache une tentative de l’Union européenne de réagir à la popularité grandissante de Netflix. Étant donné que les services de streaming n’existent pas depuis longtemps sur le marché, leur situation juridique est nettement plus floue que celle des chaînes de télévision traditionnelles, par exemple. Outre de nouvelles exigences en matière de protection des données et l’obligation de supprimer, entre autres, les contenus incitant à la violence, la nouvelle directive introduit également un changement notable : au moins 30 % du contenu des plateformes de vidéos à la demande devra être composé dans le futur de productions européennes. Actuellement, les productions européennes représentent 20 % du contenu disponible ; une augmentation de 10 % doit donc s’opérer.

L’adoption de la nouvelle directive a été accompagnée de nombreuses critiques : ses opposants la voient comme une ingérence dans le marché, comme une directive qui ne défend pas du tout les producteurs de médias européens, mais qui retire surtout aux consommateurs leur liberté de choix. En outre, la directive peut obliger les fournisseurs tels que Netflix à participer à la promotion du film européen. Des voix critiques rejettent cette idée et font appel au principe du pays d’origine, d’après lequel les États du marché intérieur européen ne peuvent imposer de réglementations qu’aux fournisseurs établis chez eux. La Commission a répondu que, dans le cas de Netflix, ce principe contredisait l’idée européenne. Cela conduirait Netflix, dont le siège social est à Amsterdam, à n’investir que dans des productions néerlandaises.

Pour le public européen, cela signifie toutefois plus de représentativité : l’entreprise fondée aux États-Unis a évidemment initialement proposé des productions principalement états-uniennes, même si elle s’est rapidement étendue dans le monde entier. Alors que les téléspectateurs allemands regardaient auparavant de nombreuses productions allemandes à la télévision allemande, ceux qui ont aujourd’hui vendu leurs téléviseurs au profit de Netflix regardent désormais avant tout des productions américaines. Les opposants à Netflix arguent depuis longtemps que cela impacte non seulement les productions européennes internationales, mais que cela peut aussi mener à une dominance culturelle des États-Unis... La directive répond désormais à ce problème.

De nouvelles séries européennes pour cette année

Mais quelles productions européennes peuvent être visionnées sur Netflix ? Énormément ! L’année dernière par exemple, la série allemande « Dark » est sortie et a connu un succès mondial : des médias en ligne ont même indiqué qu’une partie du public américain regardait la série en version originale avec les sous-titres, car selon eux, la série sonnait mieux et faisait plus sombre dans cette version que dans la version doublée en anglais. Ce qui est le plus remarquable dans cette série thriller, c’est qu’elle n’essaye jamais de copier ses prédécesseurs états-uniens. Qui connaît les régions rurales de l’Allemagne se sent comme chez lui en regardant ces séries.

Également prévu pour l’année 2019 : un remake de « La Vague ». Le roman écrit par l’auteur états-unien Morthon Rhue en 1984 a donné lieu à une adaptation cinématographique allemande et est devenu un véritable classique, notamment dans les écoles allemandes, mais pas seulement. Cette année, l’histoire de « La Vague » sera disponible sur Netflix sous forme de série. L’Espagne est également bien représentée : la série dramatique historique « Les Demoiselles du téléphone », dont l’action se déroule à Madrid, la série culte « La casa de papel » et le thriller pour jeunes « Elite » proviennent tous de la péninsule Ibérique. La France, quant à elle, est derrière « La Mante », qui narre l’alliance entre un tueur en série parisien et la police. Le Danemark propose « Rita », une comédie scolaire, et la Finlande le drame policier « Bordertown ». Conclusion : les idées de productions européennes ne semblent pas manquer.

Tu veux comprendre le lien entre le Brexit et Netflix, savoir comment l’Arabie Saoudite se positionne face à la plateforme de streaming et comment Netflix se porte financièrement ? Continue de t’informer en lisant la deuxième partie de cet article.

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