MémoriElles européennes : Rosa Luxembourg

, par Rafael Silva, Traduit par Benjamin Schmit

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MémoriElles européennes : Rosa Luxembourg
Photo credit : hafteh7 via Pixabay.

L’histoire ne se caractérise pas tant par un enchaînement de faits, mais plutôt par la manière dont nous en avons gardé la trace et comment nous l’interprétons. La compréhension socialement construite que nous avons du monde de l’époque et du monde actuel façonne ce dont nous nous souvenons, et la manière dont nous nous en souvenons.

Comme l’histoire des femmes de notre continent est souvent écrasée par le poids des structures patriarcales persistantes, il n’est pas rare que la contribution des femmes à la science, à l’art, à la politique et aux autres domaines, soit au mieux négligée ou, au pire, oubliée.

L’article qui suit s’inscrit dans notre série « Les MémoriElles européennes », qui présente la vie inspirante de femmes qui ont servi l’Europe. Par le biais de cette série, nous espérons contribuer à corriger le déséquilibre créé par ce prisme collectif au travers duquel nous comprenons l’histoire, et à informer aussi bien notre rédaction que nos lecteurs sur les accomplissements et les innovations des femmes d’Europe.

Née dans l’Empire russe en 1871, Rosa Luxembourg était une révolutionnaire marxiste juive allemande. Elle a co-fondé la Ligue spartakiste pendant la Première Guerre mondiale. En qualité d’économiste et de philosophe, Rosa Luxembourg était une détractrice du léninisme.

Dès qu’elle a appris que ses pairs du Parti social-démocrate soutenaient l’entrée de l’Allemagne dans la Première Guerre mondiale, Rosa Luxembourg a quitté le parti et créé sa propre mouvance spartakiste, profondément opposée à la guerre.

Bien que communiste, Rosa Luxembourg était non seulement une fervente détractrice des léninistes, mais également une critique virulente des abus autoritaires de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Elle a fréquemment organisé des grèves, qu’elle voyait comme un outil capital du prolétariat pour qu’il parvienne à la victoire socialiste.

Rosa Luxembourg a soutenu la Révolution en Allemagne et a été libérée en 1918. Elle a néanmoins été arrêtée la même année pour avoir prononcé un discours anti-guerre. En raison du soutien dont elle jouissait et de violentes échauffourées à Berlin, elle fut baptisée Rosa la Sanglante par ses ennemis. En décembre 1918 a été fondé le Parti communiste allemand, au sein duquel elle a lutté pour renverser l’influence du léninisme, lutte alimentée par sa critique de la Révolution russe.

Au cours de la Révolution allemande, la philosophe marxiste a été capturée par la division d’infanterie du corps franc de la cavalerie. Elle a été interrogée sous la torture, puis exécutée. Son exécution a provoqué une recrudescence de violence à travers toute l’Allemagne, entraînant de nombreux autres décès.

Rosa Luxembourg est ensuite devenue une martyre dans la République démocratique allemande communiste. Une ironie au vu de son rejet des dictatures et de son éternel combat pour la démocratie. Une fondation à son nom existe toujours aujourd’hui et a pour objectif de souligner son investissement en faveur de la démocratie et de la dissocier du régime qui prétendait célébrer ses valeurs plusieurs décennies après sa mort.

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