Le Brexit est une option
Franziska Pudelko – rédactrice en chef du magazine treffpunkteuropa.de
« En considérant le résultat clairement en faveur des conservateurs, Bruxelles est de plus en plus nerveux. La promesse de campagne de Cameron d’organiser un référendum sur l’Union européenne est à présent près de devenir réalité. Cependant, les résultats de l’élection en eux-mêmes n’ont pas sanctionné définitivement un Brexit. Le chômage important, les bas salaires et les coupes dans la sécurité sociale ont été les principaux enjeux de cette campagne électorale, le référendum n’étant qu’un sujet parmi les plus débattus.
Les implications d’un Brexit ne voudrait pas seulement signifier une perte d’influence et de pouvoir en Europe pour le Royaume-Uni, mais pourrait aussi avoir de sérieuses conséquences financières. Pour éviter deux années de flou et d’incertitude, surtout pour le commerce britannique, Cameron pourrait bien envisager d’avancer le référendum. Bien qu’un Brexit semble peu probable, le débat sur l’Europe deviendra sans doute plus intense, c’est ce pourquoi il serait dans l’intérêt de l’Union européenne d’agir, le plus tôt le mieux, pour garder parmi ses membres la Grande-Bretagne. »
Cameron joue avec le feu, tactique une nouvelle fois payante
Marcel Wollscheid - rédacteur en chef de treffpunkteuropa.de
« D’une certaine manière, les élections en Grande Bretagne était un référendum pour le référendum. David Cameron, sous la pression des eurosceptiques de son propre parti et du parti UKIP, a décidé en cas de réélection d’organiser un référendum en 2017 sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne.
Cameron a joué avec le feu mais sa manœuvre tactique a payé. Ce n’est pas uniquement grâce à sa stratégie qu’il a pu gagné le soutien des électeurs britanniques, le premier ministre garde une forte position de négociation au sein de l’Union européenne.
Les prochains mois montreront la façon dont Cameron sait profiter ce mandat et de sa large majorité. A présent, il peut être reconnu dans les livres d’histoire comme l’initiateur du Brexit ou bien comme celui qui dessine un avenir européen pour son pays. Dans tous les cas, la question britannique continuera à planer sur le continent. Reste à espérer qu’elle ne devienne pas la question centrale de l’Union. »
Le début d’un bras de fer
Hervé Moritz - rédacteur en chef du Taurillon
« Il va y avoir un référendum. Les conservateurs ont remporté 329 sièges à la Chambre des Communes, c’est une importante victoire pour l’actuel premier ministre David Cameron. Ce résultat doit nous interpeller. Le parti travailliste a eu des difficultés à adopter une position claire sur la place du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Il ne totalise que 233 sièges. Hier, il y a eu une autre victoire, celle du parti nationaliste écossais, Scottish National Party, qui remporte 56 des 58 sièges écossais. Douce revanche !
Quel avenir pour le Royaume-Uni dans l’Union européenne ? Armé de la menace d’un référendum, prévu en 2017, David Cameron avec sa large majorité peut ainsi mettre un coup de pression à ses partenaires européens. Il souhaiterait renégocier les termes des traités européens en faveur de la Grande Bretagne. Cependant, personne ne veut renégocier les traités en Europe. Autre perspective, si le Royaume-Uni décide de quitter l’Union européenne, les Écossais pourraient bien organiser un nouveau référendum pour l’indépendance afin de rester dans la famille européenne. C’est le début d’un bras de fer. »
1. Le 9 mai 2015 à 17:46, par Jean-Luc Lefèvre En réponse à : Perspective européenne : la voix des urnes en Grande Bretagne
« Mettre la pression sur l’Europe » ? Un bras de fer ? Certes ! Avec les états-membres de l’Union européenne, mais aussi, on l’oublie trop souvent, au sein de son propre royaume prétendument uni. Avec ces fiers écossais, favorables à l’Union européenne et aussi avec une bonne partie de ses Tories, conscients de l’importance économique de l’Europe pour la fière Albion et sa City de Londres. Trop exigeant avec ses homologues européens, il cabrera certains conservateurs et incitera l’Ecosse à davantage de radicalisme. Si CAMERON considère sa négociation avec ses partenaires du continent comme un jeu à somme nulle, où il aurait tout à gagner, il pourrait aussi perdre beaucoup. Nous devons le savoir pour ne plus nous présenter, une fois encore, une fois de plus, devant les froggies comme de gentils bourgeois de Calais. La méthode THATCHER a vécu, comme aussi l’arrogance qui la suscitait : le royaume d’outre - Manche n’a plus les moyens de sa politique. De cela, comme d’autres sur le continent, tous nostalgiques de leur empire, CAMERON n’a rien dit à ses électeurs. Une victoire à la Pyrrhus donc !
2. Le 12 mai 2015 à 10:55, par El gaucho francés En réponse à : Perspective européenne : la voix des urnes en Grande Bretagne
« D’une certaine manière, les élections en Grande Bretagne était un référendum pour le référendum » Je crois que vous surestimez l’importance de cette question dans le choix des britanniques. Si cela avait été central, ils auraient voté UKIP. Vu le score de ce dernier, je ne suis même pas sûr que David Cameron respectera sa promesse.
« Il souhaiterait renégocier les termes des traités européens en faveur de la Grande Bretagne. Cependant, personne ne veut renégocier les traités en Europe. » bravo, enfin quelqu’un qui le dit. L’Union Européenne, aimez-la ou quittez-la !
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