L’aventure a officiellement débuté le 12 juillet, par la mise en ligne du premier épisode mais le travail avait en vérité commencé bien en amont pour l’équipe productrice du podcast « À nous l’Europe ». Recherche d’interlocuteurs, écriture des scripts, choix des thématiques… Pour le Taurillon, Alexiane, Lucie, Gwenn, Sarah-Sophie et Léa sont revenues sur cette série qui compte déjà 10 épisodes en lignes et en affichera 14 au final.
Le Taurillon : Pourquoi ce format audio et que souhaitez-vous transmettre par ce moyen ?
Alexiane : L’idée c’est de prendre un acquis : en France, « l’Europe, c’est compliqué », on l’entend 95 % du temps. Les podcasts cherchent à mettre les invités, des personnalités qui ne s’expriment pas forcément souvent de manière publique, dans un format qui n’est pas intimidant.
Lucie : Aujourd’hui nos vies vont à 100 à l’heure, nous avons très peu de temps morts et le podcast a cet avantage de pouvoir être écouté n’importe où, n’importe quand, pouvoir être mis sur pause puis repris en fonction de nos besoins. Podcast est synonyme de flexibilité. Ensuite, du côté de la réalisation, le podcast a un côté rassurant qui permet de libérer la parole et donc parfois d’avoir accès à des discours très personnels. Oui, avec le podcast on peut se tromper, on peut recommencer, on peut discuter de plein de choses puis revenir à son idée… J’aime en écoutant un podcast entendre une histoire, un point de vue inédit. L’idée qui se cache derrière ce projet est que tous les vécus sont bons à raconter et sont essentiels pour mieux comprendre l’autre, se comprendre et comprendre ce qui fait l’Europe !
Sarah-Sophie : Ce format permet d’élargir le public concernant les questions européennes, c’est dynamique et sûrement plus accessible que les articles parce qu’on parle de personne à personne. J’espère susciter un questionnement chez les auditeurs et les interviewés, qu’ils prêtent plus attention à ce que l’Europe offre comme opportunités.
Gwen : L’idée du podcast est de rendre l’Europe et ses enjeux plus accessibles au grand public ! Finalement, les podcasts français parlant de l’Union européenne ne sont pas si nombreux.
Le Taurillon : Quels sont jusqu’ici vos meilleurs souvenirs et les surprises que vous avez connues via la série ?
Alexiane : Les épisodes 3 et 8 sont avec deux amies d’enfance, devenues européennes “lointaines” ou eurosceptiques. Elles m’ont demandé : « est-ce que tu es sûre que je vais dire quelque chose sans me tromper ? » Pas grave, on accepte votre opinion ! J’ai aussi été très émue par l’épisode avec Jean-Louis. Je suis surprise sinon par le fait que l’équipe est aussi soudée.
Lucie : Toutes mes rencontres ont été superbes, mais je dois bien dire que ma rencontre avec deux jeunes migrantes de 15 ans m’a particulièrement touchée. On m’avait prévenue que je devais faire très attention au choix de mes mots : à leur si jeune âge elles ont déjà traversé des choses très difficiles et elles pouvaient se refermer si je n’étais pas assez prudente. J’ai tenté de les mettre le plus à l’aise possible en les rassurant pour qu’elles n’aient pas peur de me parler. Et rapidement j’ai vu qu’elles faisaient tomber les barrières et je me suis retrouvée face à deux jeunes femmes extrêmement déterminées, ouvertes et avec une hauteur sur leur vécu tout à fait impressionnante. Elles m’ont donné une belle leçon de vie. Si vous aussi vous souhaitez rencontrer Noah et Aishe, ne manquez pas la deuxième saison d’À Nous l’Europe !
Quel est votre rapport personnel à l’Union européenne ?
Alexiane : Un rapport de découverte constant. Je m’énerve quand je vois que pour le plan de relance ils se sont mis à quatre pour le faire basculer. Je m’émerveille quand je me rappelle qu’on participe à une Union qui se construit tous les jours.
Sarah-Sophie : En tant que bénévoles aux Jeunes Européens, on a forcément un rapport plus conscient sur les enjeux européens. En dehors de ce cadre, avec des amis ou dans le cadre de mes études, l’Europe reste un sujet très peu abordé.
Gwen : L’UE et son projet m’ont été introduits assez soudainement au lycée. Mais lorsque j’ai compris le véritable but de cette initiative politique, il m’a tout de suite paru évident que je voudrais participer à ce projet.
Lucie : Mon rapport à l’Union européenne a évolué au cours de ma vie. D’abord ancré dans mon histoire familiale car venant de Strasbourg, mon échange de deux mois en Allemagne a changé la donne et m’a fait véritablement ressentir au fond de moi pourquoi l’UE était si nécessaire. Aujourd’hui, alors que je l’étudie et la vis plus intensément, l’Union européenne est d’abord pour moi un projet portant des valeurs fortes. Ce qui m’attire en elle, ce sont plus les idéaux du projet européen que la forme qu’il adopte actuellement.
Ce podcast est aussi une manière de s’engager pour l’Europe ? Comment définir la citoyenneté européenne ?
Alexiane : J’ai conscience de m’engager pour l’Europe parce qu’une faiblesse était le manque d’info, le manque de neutralité sur ce sujet. Alors parfois, nous n’avons pas le temps de tout bien expliquer mais c’est une façon d’être citoyenne, on m’a donné une chance de m’informer sur l’UE, donc j’essaye aujourd’hui de transmettre cela.
Léa : C’est d’abord prendre conscience que tu as ton identité européenne et que tu l’actives en quelque sorte, tu vas voter, tu t’intéresses à ce niveau là comme tu agirais pour ta citoyenneté française.
Gwen : C’est avant tout un sentiment de partage plus que de simple appartenance. Lorsque l’on a le sentiment d’être partout chez soi en Europe et que les différences culturelles ne nous effraient pas, je pense que c’est à ce moment qu’on se sent citoyen européen.
Lucie : Parler d’Europe, c’est la faire connaître. Preuve que la Commission a elle-même conscience du besoin de cette démarche : la Conférence sur l’Avenir de l’Europe qui sera lancée cet automne a justement pour but de rendre la parole aux citoyens européens !
Comment te viennent les idées d’interlocuteurs ? Qui souhaiteriez-vous interroger et quels sont tes objectifs pour la suite de votre série ?
Alexiane : Je tente de garder des personnes qui sont proches soit du cercle amical, soit du cercle de connaissance. J’ai des amis qui ont dit non. Pour le futur, j’aimerais avoir des invités de l’autre côté aussi, des élus européens, afin de montrer les deux faces, écouter ceux qui sont dans la machine. Le gros challenge, c’est de garder la proximité avec les invités.
Léa : C’est vraiment au feeling, le podcast sur la situation de la communauté LGBT, j’étais au fast-food avec mes copains et il y avait Jean-Louis et ça m’est venu comme ça, on en a parlé et il a accepté.
Lucie : J’essaie de parler du podcast de manière très large autour de moi et de voir si mes proches ont eux-mêmes des idées de thèmes ou ont des connaissances qui pourraient souhaiter participer, etc. J’aimerais beaucoup rencontrer des personnes travaillant dans le domaine de la santé. A priori la santé est un domaine très soumis aux souverainetés nationales. Mais la Covid a remis l’Union européenne au-devant de la scène sur ce sujet et a donc sûrement fait changer les perceptions des professionnels du métier sur elle… Je suis donc très curieuse de connaître leur ressenti ! J’aimerais aussi rencontrer des expatriés européens à Londres et discuter avec eux leur vécu autour du Brexit. Pour la suite, j’aimerais aussi peut-être essayer de nouveaux formats, ou créer des partenariats avec des députés européens afin de leur transmettre directement les doléances et inquiétudes des citoyens que l’on rencontre, voire chercher à s’inscrire aussi d’une manière ou d’une autre dans la Conférence sur l’Avenir de l’Europe.
Sarah-Sophie : C’est un projet passionnant bien que chronophage, nous avons encore du chemin techniquement et j’espère qu’en nous faisant connaître on parviendra à interpeller des profils encore plus divers. J’aimerais bien aller vers des personnes dont le point de vue est négligé dans les médias sur le sujet européen, pas seulement ceux qui ont eu la chance de faire un erasmus ou qui parlent 4 langues...
Retrouvez tous les épisodes de la série sur la plateforme dédiée !
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