Pour un véritable espace commun de l’éducation

Lettre ouverte à l’attention du Conseil des ministres franco-allemand

, par En Marche Berlin

Pour un véritable espace commun de l'éducation
CC Flickr

Le mouvement En Marche Berlin, composé d’hommes et de femmes franco-allemands de tous âges, de tout corps de métier a décidé de rédiger une lettre ouverte en vue du conseil des ministres franco-allemands qui se tiendra le 13 juillet 2017. Notre mouvement souhaite aborder des aspects concrets de ce domaine car nous avons une vision commune qui est l’Europe.

Cette valeur peut commencer par un renforcement de notre amitié franco-allemande, et bien sûr grâce à nos idées en commun l’élargir à d’autres pays européens. Forte de notre expérience sur le terrain, nous estimons pouvoir témoigner des efforts que nous pourrions engager pour améliorer les valeurs franco-allemandes dans le cadre de l’éduction et de s’affranchir des barrières administratives, politiques et culturelles. Nous avons choisi de focaliser nos réflexions sur le domaine de l’éducation constatant que la jeunesse « se trouve à jouer un rôle déterminant dans la consolidation de l’amitié franco-allemande. » [1]

Améliorer l’encadrement dès son plus jeune âge

Nous sommes d’avis que l’éducation préscolaire est un moment clé dans notre vie. Elle permet aux jeunes français et allemands d’acquérir les bases culturelles et linguistiques nécessaires pour profiter pleinement des opportunités que propose l’Europe des libertés aux nouvelles générations. Ayant échangé avec des responsables travaillant dans les crèches franco-allemandes à Berlin il nous parait que ces institutions se heurtent à de nombreuses difficultés administratives.

A titre d’exemple, les autorités allemandes ne reconnaissant pas toujours les diplômes français ce qui accentue davantage les difficultés de trouver des pédagogues francophones. Un enjeu important pour la France et l’Allemagne consisterait à proposer des capacités à la hauteur de la demande. Pour prendre l’exemple de la capitale allemande, seulement cinq écoles maternelles francophones sont proposées par le Land de Berlin. Ceci nous semble trop peu face à la communauté franco-allemande en perpétuelle croissance dans nos deux pays.

Par conséquent, nous proposons aux deux gouvernements de Paris et Berlin d’inciter davantage la création des crèches publiques et gratuites, créant par exemple une autorité dès la petite enfance avec un budget commun. Elle aurait pour objectif de soutenir des régions et communes dans la création de nouvelles crèches et écoles. Elle pourrait aussi comme mission d’établir une task force qui prendrait en charge la simplification des procédures administratives. Enfin elle élaborerait des propositions permettant une harmonisation des cursus pédagogiques que suivent les enfants à l’âge préscolaire.

Promouvoir l’apprentissage franco-allemand

Concernant l’apprentissage en Allemagne, il est intéressant de constater que le pays détient trois fois plus d’apprentis (soit 1,4 M pour 0,4 M), l’autre constat c’est que la jeunesse allemande est beaucoup moins touchée par le chômage qu’en France. L’apprentissage est considéré outre-Rhin comme une voie sélective, valorisante par les familles et les entreprises qui s’y impliquent largement, formant des employés qualifiés adaptés à leurs besoins.

Il nous paraît propice que la France engage des réformes en faveur de l’apprentissage et redore l’image de celui-ci, tourné vers l’avenir. Pour les apprentis qui veulent suivre une double formation en France et en Allemagne ou un échange, les possibilités pourraient être multipliées. A l’instar du partenariat entre la Chambre de Commerce franco-allemande à Paris avec celle d’Aix-la-Chapelle, des coopérations entre grandes entreprises françaises et allemandes et des instituts de formations pourraient être renforcées.

Harmoniser l’éducation supérieure de nos deux pays

Nous proposons un renforcement du concept de l’université franco-allemande (UFA), créée en 1997 et financée à parts égales par la France et l’Allemagne. Elle a pour mission principale de susciter, d’évaluer et de participer au financement de cursus franco-allemands dans toutes les disciplines. Les cursus intégrés binationaux reposent sur un programme pédagogique commun, élaboré de manière conjointe par les enseignants-chercheurs français et allemands. Etudiants allemands et français tirent ainsi le meilleur parti de méthodes pédagogiques et scientifiques diverses dans l’excellence et acquièrent non seulement la pratique de la langue du pays partenaire, mais également une parfaite connaissance de la culture de celui-ci.

Ces programmes actuellement mises en œuvre, par un réseau comprenant 186 grandes écoles et universités et 7 000 étudiants pourraient être doublés dans les prochaines cinq années avec la vision de proposer des cursus franco-allemands dans toutes les institutions d’enseignement supérieur des deux pays. Un accent particulier pourrait être mis sur le développement des cursus commun pour l’ensemble des professions d’enseignement, de l’assistant maternel au professeur de lycée incluant tous les matières.

Mise en œuvre des propositions dans une dimension européenne

Une amélioration concrète du parcours franco-allemand des élèves, des étudiants, et des professionnels de l’éducation est possible si l’ensemble de la chaîne administrative y contribue. Nous saluons dans ce cadre l’initiative qui propose la création d’un ministère en charge de la coopération bilatérale entre Paris et Berlin. Et si la volonté d’un rapprochement franco-allemand lance une dynamique, son application pourrait passer par des outils européens afin que tous les citoyens de l’Union puissent à terme en bénéficier. Les directives européennes et accords bilatéraux sur l’éducation déjà en place pourraient être mieux recensés et appliqués. Pour les points non encore couverts, des accords bilatéraux techniques seraient la façon la plus rapide d’avancer. Ils pourraient s’accompagner d’un travail parallèle au niveau des institutions européennes afin d’avancer vers leur inscription dans le droit européen, quitte à se faire dans le cadre d’une coopération renforcée avec d’autres Etats intéressés.

Nous pensons que les possibilités administratives déjà offertes au sein de l’UE sont nombreuses, mais ne parviennent pas toujours jusqu’aux citoyens car elles ne sont pas connues des administrations locales. Il s’agirait d’intégrer la dimension européenne dans le cursus des enseignants, dans la formation des fonctionnaires et dans toutes les communications avec les élèves et les étudiants afin d’ouvrir un véritable espace européen de l’éducation, de la maternelle à l’université, de la Kita à l’école doctorale. Ayons l’audace d’engager une coopération franco-allemande profonde, tournée vers l’avenir pour promouvoir l’un des aspects des importants pour nos générations futures : l’éducation et l’enseignement.

Les adhérents d’En Marche Berlin
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Notes

[1Traité d’Elysée de 1963.

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