L’association des partis européens et libéraux profite des très bons résultats surprenants lors des dernières élections législatives en Irlande en février, mais aussi des enquêtes d’opinion toujours plus favorables en Pologne, en Espagne ou en Allemagne. L’ascension des Démocrates et Libéraux est notamment favorisée, car ces partis n’avaient pas été réélus à la suite de la crise financière de 2008 et ne faisaient plus partie des gouvernements, comme par exemple en Allemagne, en Irlande mais aussi en Grande-Bretagne. Beaucoup d’électeurs jugeaient négativement le concept économique néolibéral des partis libéraux. Vus depuis l’opposition – comme une alternative citoyenne – ces partis politiques reviennent au goût du jour.
Les enquêtes d’opinion pour les partis populistes d’extrême-droite du groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL) de Marine Le Pen ont reculé pour la première fois depuis la fondation de leur alliance. En toile de fond, ce sont avant tout les pertes dans les sondages aux Pays-Bas qui sont causes de ce recul, Geert Wilders et son Parti pour la Liberté (PVV), parti à la dérive après avoir culminé semaines après semaines en tête dans les sondages. Dans l’ensemble, les partis populistes sont encore placés à 16% des voix des électeurs européens. En février, les partis de ce groupe politique obtenaient tous ensemble 17% en Europe.
Les sociaux-démocrates y laissent encore une fois des plumes. Ils tombent à 24% (-1 point), ce qui correspond à leur score historiquement le plus bas. Jamais auparavant, le Parti socialiste européen (PSE) n’a été aussi faible parmi ses soutiens électoraux dans l’Union européenne. En Slovaquie, où les élections législatives ont eu lieu ce mois-ci, les sociaux-démocrates souffrent particulièrement de cette tendance à la baisse. Une des raisons de cette tendance à l’échelle européenne est que la ligne des sociaux-démocrates en Europe sur les questions de la crise des réfugiés ne semble pas claire pour les électeurs. Les Européens qui redoutent un déclin social et qui votaient auparavant pour des représentants sociaux-démocrates, se tournent simplement vers Farage ou Le Pen quand ils se sentent menacés par les réfugiés ou par leur situation économique propre. En outre, les citoyens au Sud de l’Union sont concernés par des coupes budgétaires sociales, qui ont été approuvées par des partis de gauche sociale-démocrate. L’ancienne clientèle électorale sociale-démocrate qui souffre jusqu’ici particulièrement des coupes budgétaires, se détourne de la gauche traditionnelle vers l‘extrême-gauche ou les populismes d’extrême-droite.
Quant à l’alliance radicale de gauche GUE/NGL d’Alexis Tsipras, elle ne progresse pas non plus dans les sondages, même depuis l’entrée en fonction du ministre-président grec. La gauche radicale en Europe obtient ainsi en début de mois 9% - la politique du gouvernement en Grèce étant tombée de haut et s’étant divisée en plusieurs partis à la suite des protestations des électeurs.
Le Parti Populaire européen (PPE) et son assemblée de partis chrétien-démocrates de Jean-Claude Juncker obtient de nouveau 25% et est ainsi le groupe politique le plus fort en Europe.
Les Verts et les partis séparatistes de l’Alliance Libre européenne (V/ALE) persistent actuellement autour de 4%. L’Europe de la Liberté et de la Démocratie directe (ELDD), parti eurosceptique d’extrême-droite plus modéré que l’ENL, obtient comme en février 5%. Enfin, le parti euro-conservateur (ECR) de David Cameron obtient une nouvelle fois 11%.
1. Le 16 mars 2016 à 17:52, par Lame En réponse à : Sondages : l’alliance pro-européenne de Guy Verhofstadt dans la chasse aux records
Eh bien, tant d’émoi pour 2 malheureux points d’intention de vote en plus…
D’abord, il faut préciser que les fluctuations des intentions de votes de l’ADLE sont des bonnes ou des mauvaises nouvelles pour l’électorat de l’ADLE, pas pour l’Europe. En principe, l’UE n’est pas l’URSS : Un électeur européen vote pour le parti de son choix et il est un bon citoyen quel que soit ses choix électoraux.
Passons au sondage et admettons que les résultats sont représentatifs de la réalité.
Le programme du PPE est inscrit directement dans les traités ce qui ne permet aucune alternance réelle. Si une telle alternance était possible, elle n’aurait de toute façon pas lieu : le PPE reste le parti dominant.
Toutefois, vu les idées de M Verhofstadt, une hypothétique victoire de l’ADLE ne changerait rien à l’orientation socio-économique de l’Europe.
Ces considérations n’ont de toute façon que peu d’importance : Les décisions des gouvernements russes et américains ont plus d’impact sur la vie des citoyens de l’Union que leur parlement. Et qu’en sera-t-il après la création du Grand Marché Transatlantique ?
On peut évidemment se persuader de l’importance de cette assemblée en faisant la liste des votes de défiance … quand on oublie qu’ils visent habituellement des aspirants commissaires infréquentables et spécialement proposés pour permettre aux députés d’exercer leur pouvoir.
Suivre les commentaires : |