Sortir de l’euro : une solution réaliste ou populiste ?

, par Hadrien J.

Sortir de l'euro : une solution réaliste ou populiste ?
Le Front National, qui proposait jusqu’ici de l’abandon de la monnaie unique européenne, commence depuis quelques semaines à se raviser en restant muet sur le sujet. Les dernières études économiques montrent en effet, qu’une sortie de la zone euro pour la France conduirait à un séisme économique intense. - Blandine Le Cain

Face à une croissance qui ne revient pas et à un taux de chômage qui augmente inexorablement, une solution doit être trouvée. Le Front National en propose une : sortir de la zone euro. Pour l’instant, rien ne marche. Donc, pourquoi ne pas tester ?

D’autant que le Front National a réussi à s’adjoindre quelques noms connus pour soutenir leurs théories. Ils sont peu nombreux et font face à une majorité d’économistes expliquant que notre survie est liée à celle de la zone euro. Ce qui confère d’ailleurs à leurs idées ce petit côté séduisant de voix minoritaire peinant à se faire entendre face aux puissants qui tentent d’étouffer la « vraie vérité ».

N’étant pas économiste, je me garderais bien de me prononcer sur celui qui a tort ou qui a raison, mais réfléchissons ensemble un instant : Tout le monde s’accorde pour dire que si la France sort de l’euro, notre monnaie se dévaluera de 25%, mais la dette que nous devons restera libellée en euro. Autrement dit, la sortie de l’euro entraînerait une augmentation de 25% de notre dette.

Sauf que, et l’astuce est là, lorsque les emprunts sont contractés sous droit français (96% de la dette publique), nous pouvons théoriquement convertir la dette en monnaie locale sans aucune dépréciation. Parfait donc !

Mais imaginez un instant que vous prêtiez une superbe Ferrari à votre voisin et que celui-ci vous rembourse par la suite avec une vieille R5 cahotante parce que la loi le lui autorise. Sérieusement, vous auriez envie de prêter de nouveau quelque chose à quelqu’un qui vous a arnaqué !?

Inutile d’être grand clerc pour comprendre que les investisseurs étrangers, privés ou publics, regarderont alors à deux fois pour investir leur argent en France. L’État ne pourra donc plus emprunter pour investir dans les hôpitaux et les écoles, sauf à des taux d’intérêt exorbitants.

« Et alors ?! Créons notre propre argent ! » Certes, mais faire tourner la planche à billets revient à créer de l’inflation. Gardons en mémoire qu’en 1923, les citoyens allemands allaient acheter leur baguette avec une brouette de billets. Et, de toute façon, tous les produits que nous importons comme les portables ou les vêtements seront 25% plus chers. Qui est partant pour un pouvoir d’achat diminué de 25% ? « Dans ce cas, arrêtons d’importer et produisons français ! Comme ça, vu que les Français achèteront français, ils ne perdront pas un quart de leur salaire. » Malin ! Mais on fait comment pour produire français sans argent à investir dans nos entreprises ? CQFD [1]...

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[1« Ce qu’il faut démontrer »

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