Le chemin inachevé vers l’unité européenne - commentaires Le chemin inachevé vers l'unité européenne 2007-06-19T10:39:23Z https://www.thenewfederalist.eu/Le-chemin-inacheve-vers-l-unite-europeenne#comment2553 2007-06-19T10:39:23Z <p>C'est bien de rappeler en intro l'extrême diversité linguistique l'Europe, et donc culturelle : l'Europe politique n'a pas d'âme et n'existe pas réellement à ce jour. J'adhère à votre vision d'une lutte necessaire contre les nationalismes, tout en conservant les identités culturelles nationales – et régionales, dont les langues locales sont le ciment.</p> <p>Si l'on ambitionne de faire autre chose qu'un marché commun doté de quelques organisations de coopération civile et militaire (c'est déjà une belle réalisation), il faut que les Européens puissent communiquer avec la Commission dans leur langue, mais aussi entre eux.</p> <p>Imagine-t-on un pays dont les habitants ne pourraient discuter entre eux ? Sinon on aboutit à une supranationalité dirigée par une élite massivement anglophone éloignée de la population. Le suffrage indirect ne me gêne pas, c'est une solution pratique si des contre-pouvoirs sont en place, mais des dirigeants ne suffisent pas, il faut un sentiment européen.</p> <p>Or, la réalité d'aujourd'hui, c'est une Europe marché commun totalement anglophone, nous en avons déjà discuté, maquillé d'une couche microscopique de plurilinguisme : quasiment tous les organismes et sites sont anglophones, 70% des documents, etc. la liste est longue, je ne détaille pas, malgré les efforts méritoires des sites comme le vôtre pour être plurilingue qui ne changent rien à la réalité. Un seul exemple, récent : j'ai entendu à la radio qu'au salon du Bourget, toute la documentation était en anglais. La Suisse et la Belgique peinent avec trois ou quatre langues nationales ; penser que nous pourrons le faire avec 25 ou 30 langues est de l'aveuglement. Je cite pour mémoire l'intercompréhension passive, une théorie colportée depuis 15 ans qui ne compte aucune expérience probante, aucune méthode pédagogique, rien, c'est tout simplement ce que font les gens qui essaient de se comprendre tant bien que mal. Ne reste que l'anglais ou une langue auxiliaire neutre et largement plus facile, donc démocratique car accessible au plus grand nombre, la seule ayant fait ses preuves étant l'espéranto qui est déjà une langue européenne : vocabulaire latin-grec-germanique et grammaire internationale (cad. collant aux bases), il serait stupide de passer à côté d'une telle opportunité de doter l'Europe d'une âme (car la langue est un puissant facteur identitaire) et d'une solution simple et efficace à la communication entre Européens. Les réticences à promouvoir une langue construite sont irrationnelles car justement le grand avantage est de ne pas passer quinze ans pour aboutir à un kitchen english, global english, broken english ou Dieu sait quel nom on va encore donner à « l'anglais international » quoi n'est qu'un mauvais anglais imprécis.</p> <p>Mais les principales raisons des réticences à discuter de cette possibilité pour l'UE sont ailleurs : nos élites ont pour la plupart déjà un bon niveau d'anglais, leurs enfants aussi, et envisager une autre solution ne les intéresse pas, car cela ne leur apportera rien personnellement sinon de devoir eux aussi apprendre une langue auxiliaire ! Une vision à long terme n'apporte rien à des politiciens, seuls les plus altruistes d'entre eux pensent au long terme, à l'intérêt de leurs concitoyens.</p> <p> Ils ont donc fait allégeance à l'anglais (voir les journaux, les télés, les radios, les politiques), solution inéquitable et élitiste. C'est à nous, les citoyens lambda qu'il appartiendra de faire savoir si nous adhérons à l'anglais lingua franca de l'UE ou si nous la refusons. Voulons-nous payer pour French 24, la télé en anglais ? Demandons le choix des langues dans les écoles primaires et secondaires (parmi celles disponibles, ou en inter établissements), et apprenons l'espéranto, la langue interculturelle !</p>