Carton rouge à la Hongrie pour sa mainmise sur les médias - commentaires Carton rouge à la Hongrie pour sa mainmise sur les médias 2011-02-08T10:05:16Z https://www.thenewfederalist.eu/Carton-rouge-a-la-Hongrie-pour-sa-mainmise-sur-les-medias,03915#comment9275 2011-02-08T10:05:16Z <p>Tout ce passe normalement dans l'Union Européenne strictement intergouvernementale du traité de Lisbonne.</p> <p>Comme je le « prédisais » dans mon commentaire plus haut, les choses se sont passées exactement comme prévues :</p> <p>La première réunion du Conseil depuis cet article a eu lieu vendredi, et hier : <a href="http://fr.euronews.net/2011/02/08/la-hongrie-accepte-d-amender-sa-loi-sur-les-medias/" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">http://fr.euronews.net/2011/02/08/la-hongrie-accepte-d-amender-sa-loi-sur-les-medias/</a></p> <p>La réunion a lieu vendredi, et lundi, Viktor Orban envoie l'amendement de sa loi à Bruxelles lundi.</p> <p>La seule chose que je n'avais pas prévu, c'est que Le Taurillon refuserait mon article. J'en suis stupéfait, d'ailleurs.</p> Carton rouge à la Hongrie pour sa mainmise sur les médias 2011-01-08T12:04:13Z https://www.thenewfederalist.eu/Carton-rouge-a-la-Hongrie-pour-sa-mainmise-sur-les-medias,03915#comment9008 2011-01-08T12:04:13Z <p>« Le traité de Lisbonne prévoit, pour le Conseil européen devenu une institution, un président à temps plein dont le mandat de deux ans et demi est renouvelable une fois. La présidence tournante du Conseil (des ministres) de l'Union, d'une durée de six mois, est cependant maintenue. Depuis le 1er janvier, c'est à la Hongrie de l'assurer. Mais est-ce bien raisonnable ? » Marie Thureau</p> <hr class="spip"> <p>Bravo à cet article nationaliste européen qui parvient à faire oublier que le Premier Amendement de la Constitution des USA existe, inchangé, et est effectivement appliqué depuis deux siècles. Accessoirement, l'article peut ainsi passer sous silence en quoi l'Europe serait « ce que le monde entier nous envie », surtout si on pense à ce qu'il en est de l'Histoire de la liberté d'expression en Europe depuis deux siècles.</p> <p>Et enfin, ça permet d'éviter de poser la question de fond de savoir ce qui a permis de rétablir les droits fondamentaux d'expression dont on peut bénéficier en Europe aujourd'hui, alors qu'en 1939 ils avaient à peu près complètement disparu. Et évidemment, ça permet d'éviter de se demander grâce à qui ils ont été peu à peu rétablis en Europe, notamment entre 1945 et 1989...</p> <p>J'ai proposé à Le Taurillon un article qui passera peut-être et qui explique qu'aujourd'hui, le véritable pouvoir politique en Union Européenne appartient au Conseil, et qu'en 2010, il y a eu un changement de majorité dans le Conseil. C'est désormais Angela Merkel qui le préside véritablement.</p> <p>On pourra le vérifier éventuellement avec cette crise politique de la « présidence de l'Union Européenne », tout en vérifiant les mécanismes du pouvoir du traité de Lisbonne :</p> <p>Prestige oblige, Viktor Orban ne peut en aucun cas céder dès maintenant aux pressions. Surtout si elles viennent d'institutions politiques subalternes comme la Commission et à fortiori, le Parlement, qui sont désormais à peu près totalement dénués de pouvoir par les mécanismes propres au traité de Lisbonne.</p> <p>L'Union Européenne fonctionne désormais comme une Congrès de Vienne permanent. Viktor Orban ne pourra céder qu'au Conseil, dont il est désormais le « troisième président ».</p> <p>Comme le souligne assez bien l'article, il y a donc deux « présidents » officiels au Conseil. Herman van Rompuy a déjà amplement prouvé que son seul rôle de Président est celui de jouer le rôle d'une potiche. C'est donc entre l'actuel « Président tournant » (!!!) du Conseil, Viktor Orban, et la véritable Présidente du Conseil, Angela Merkel que ça va se jouer. Quand on mesure les rapports de force politique dans l'Union Européenne, ce n'est que lors d'une confrontation personnelle entre Viktor Orban, la Présidente Angela Merkel et, évidemment, les autres membres du Conseil, que l'issue de cette crise politique, car s'en est une, va se jouer.</p> <p>La véritable Présidente de L'Union Europénne depuis le fin de l'année 2010, Angela Merkel, a déjà fait connaître sa position. Dès la fin décembre, elle fut la première des 27 chefs d'Etats, confirmant ainsi son rôle de Présidente, à attaquer la loi sur la presse hongroise. Dans les mécanismes politiques européens « que le monde entier nous envie », Viktor Orban ne peut évidemment pas s'incliner devant une critique envoyée de Berlin. Logiquement, il ne peut s'en sortir qu'à la suite d'une accord qui préservera l'unanimité de façade qui prévaut toujours au Conseil, puisqu'il délibère dans le secret le plus complet. On en saura donc probablement plus sur une éventuelle sortie de cette crise politique par un communiqué officiel à la suite de la prochaine réunion du Conseil. Puisque, comme on l'a vu tout au long des crises de 2010, notamment la crise de l'euro et de la dette souveraine, c'est là que tout ce joue.</p> <p>A partir de là, on peut effectivement se dire que ces mécanismes politiques constituent quelque chose que « le monde entier nous envie ». On aurait pu croire, à un autre moment, que c'était les institutions politiques des USA, en permettant l'élection de Barack Obama, que « le monde entier » enviait. « On » se serait trompé. En fait, ce que « le monde entier », nous envierait, et que nous, Européens, sommes les « seuls » à défendre, ce sont des processus politiques où les citoyens de l'Union Européenne ne jouent en réalité aucun rôle. Il n'est qu'à voir le rôle actuel des députés « élus par les citoyens européens », et qui jouent parfaitement leur rôle de potiches muettes sur cette crise politique de fond en Europe.</p> <p>Mais il est vrai qu'il y a « les seuls au monde » et « les seuls au monde », il y a « le monde entier » et « le monde entier ». « On » choisit celui qui arrange le plus.</p> <p>Et des « on » qui nous envient un processus politique où les citoyens, fondamentalement, ne jouent aucun rôle, il y a certes un « le monde entier » qui nous l'envie, aucun doute là-dessus.</p> <p>Et au pire, si Viktor Orban insiste, sur un tel déni de liberté fondamentale, institué depuis deux siècles dans un autre « le monde entier » par le Premier Amendement d'une Constitution d'un autre « les seuls », on pourra toujours espérer, puisqu'on parle de la frontière avec les Balkans, que comme lors de la dernière atteinte, beaucoup plus grave, aux droits fondamentaux en Europe dans cette région lors de la dernière Guerre des Balkans, le Président des USA finira par taper du poing sur la table si les Européen ne parviennent pas à le faire cesser.</p> <p>On peut encore douter que Viktor Orban accepte de céder à la véritable Présidente de l'Union Européenne. Mais peut-il résister au Président des USA ? La question, on le sait, ne se pose même pas, dans cette Europe « que le monde entier nous envie », surtout depuis la dernière Guerre des Balkans dans cette région.</p>