Jean Claude Juncker, fraichement élu à la présidence de la commission européenne, a récemment publié son programme pour « l’emploi, la croissance, l’équité et le changement démocratique » mettant ainsi en avant en dix points successifs ses orientations politiques pour l’Europe de demain.
Soutenu par le Parti socialiste européen de Martin Schulz ou encore par l’alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe de Guy Verhofstadt, les convictions politiques du candidat s’orientent, comme on pouvait s’y attendre, vers une Europe Sociale. Ainsi la relance économique via le soutien aux PME et à l’investissement, la lutte contre l’évasion fiscale, l’équité sociale ainsi que le soutient aux travailleurs industriels sont d’autant de piliers qui composent aujourd’hui les fondements de la politique de Jean Claude Juncker. Néanmoins à la lecture de ce document un fait saute aux yeux : l’environnement est le grand absent de ce communiqué.
Au début de son écrit, Jean Claude Juncker évoque de manière directe que son programme s’oriente uniquement dans les domaines dans lesquels l’Europe peut « vraiment faire la différence ». Les autres domaines, jugées comme s’agençant mieux à des échelles plus locales (nationale, régionale ou départementale), sont donc laissés sous l’autorité des états membres à priori plus légitimes et efficaces pour répondre à ce genre de problématiques. On peut donc penser que dans la politique de Juncker, la cause environnementale est reléguée aux ministères en question. Pourtant l’écologie est quelque chose qui s’agence de manière très pertinente à l’échelle européenne.
Il est vrai les impacts positifs de l’action locale dans le domaine de l’environnement en terme de mixité sociale, développement touristique, réduction des émissions de gaz à effet de serre, amélioration du cadre de vie ou encore protection de la biodiversité ne sont plus à démontrer. Néanmoins ces initiatives territoriales prennent leurs forces dans des dynamiques d’amont-aval : les politiques publiques impulsées à des échelles globales (nationale, internationale ou européenne) constituent le carburant qui pousse les structures locales à s’impliquer toujours plus profondément dans la gestion durable des territoires. Hors la plupart de ces politiques ont vu le jour sous l’impulsion du gouvernement européen.
Parmi elles, on peut citer la directive européenne qui prévoit d’intégrer 20% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique européen d’ici 2020, l’engagement du gouvernement européen sur la réduction des émissions de gaz de serre conformément au protocole de Kyoto, le projet Natura 2000 qui cherche à créer des corridors biologiques inter-Europe sans oublier bien sur le verdissement maintenant indispensable de la Politique Agricole Commune qui constitue, quand même, la bagatelle de 40% du budget européen total.
Ainsi on aurait aimé dans ce rapport le minimum syndical quant aux engagements de l’Europe face aux grandes questions environnementales. Car, il ne faut pas l’oublier, ces questions concernent, les citoyens européens dans leur intégralité : elles touchent au cadre de vie du quotidien, à un bien collectif dont on est tous propriétaire et surtout à des valeurs universelles de partage et de vie en communauté.
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